Brice Blazy avait déjà dénoncé les faits à l’automne dernier, copie de messages échangés avec le cabinet du maire à l’appui. À l’heure où il claquait la porte de la majorité “ménardienne”, l’élu RPF affirmait qu’il avait prévenu les proches de Robert Ménard, quelques semaines plus tôt, pour signaler « une procédure illégale de conservation de données » lors de l’inscription des enfants au temps périscolaire.
On sait que Robert Ménard a souhaité que ces activités soient réservées en priorité aux enfants de parents qui travaillent. Sont donc demandés bulletins de salaire et contrat de travail lors de l’inscription.
Plusieurs parents d’élèves se seraient inquiétés de la méthode, ne souhaitant pas que soient conservées en mairie des copies de ces documents. « Je n’ai pas trop apprécié la procédure lors de la dernière rentrée, explique sous couvert d’anonymat un papa contacté par téléphone. J’admets tout à fait que les services municipaux constatent
mon salariat ou mon activité professionnelle. Mais, il était hors de question qu’ils gardent des copies de ces documents. J’en avais parlé lors d’un repas de famille avec mon beau-père qui a décidé, pour ne pas rentrer dans une polémique avec la mairie, d’aller chercher nos enfants tous les jours à la sortie de l’école.
Nous avons ce luxe là mais les familles qui n’ont pas de grands-parents disponibles comme les nôtres sont obligées de se soumettre à cette règle si elles veulent bénéficier du service. »
Aimé Couquet, élu communiste de la minorité, a rappelé l’existence de « ce fichier des parents d’élèves » lors du dernier conseil municipal et le journal Libération a publié un article le 6 mai intitulé Travail et revenus des parents d’élèves : l’autre fichier de Ménard ?.
De son côté, la mairie a envoyé un droit de réponse à Libération et s’étonne de cette polémique. Les services municipaux affirment que tout est légal dans leur procédure et que « ces dispositifs existaient déjà sous cette forme sous l’ancienne municipalité UMP de Raymond Couderc pour les maternelles. La réforme des rythmes scolaires a impliqué l’extension aux élèves de l’élémentaire. »
C’est une autre des malheureuses conséquences des propos médiatiques de Robert Ménard sur le plateau de Mots croisés : une peur, légitime ou non, peut désormais s’installer sur l’utilisation des documents fournis par les citoyens à la mairie.
Source Midi Libre (Arnaud Gauthier).